TECHNIKART COLLECTOR Nº 4H 01/2001



- Lieu d'habitation et âge ?
J'habite dans l'est du onzième arrondissement, vers le vingtième, à l'opposé de Bastille et du Marais. L'âge n'a pas d'importance.

- Top 5 albums français avec commentaire ?
Par ordre alphabétique :
DOCTOR L "Exploring The Inside World" (Artefact), irlandais.
IMPULSION "Love Addict" (Small), schizophrène.
MIRWAIS "Production" (Naïve), afghan.
SUPRÊME NTM "Suprême NTM" (Epic), deep.
XENAKIS "Electronic Music" (Electronic Music Foundation), grec.

- Cite-moi un artiste français surestimé, un autre sous-estimé ?
Comme DJs sous-estimés, les Pussy Killers ; et comme producteurs sous-estimés toute la French connection de Munich (Miss Kittin, The Hacker, Tampopo, David Carretta).
Pour les surestimés, j'ai rien envie de dire. C'est déjà assez dur comme ça de faire de la musique. Tant qu'on ne m'attaque pas, j'ai pas de raison d'attaquer.

- Quelle est la prestation live qui t'a le plus scotché ?
J'aime pas les live. Pour moi, la bonne façon de jouer la musique électronique en public, c'est par l'intermédiaire d'un DJ.

- Cite-moi un de tes hobbies les plus incongrus ?
La musique, tout simplement. Être musicien aujourd'hui, c'est vraiment incongru. Ça n'est pas du tout adapté à la société française. J'aurais dû faire autre chose, salarié par exemple.

- Dans quel lieu aimerais-tu que ta musique soit diffusée en boucle ?
Comme je la connais par cœur, dans un endroit où je ne mets jamais les pieds. Par exemple dans le bureau de tous les patrons de multinationales, pour les subvertir.

- Le déclic qui t'a lancé ?
Un choc esthétique, en maternelle quand on m'a fait écouter "L'Oiseau de feu" de Stravinsky. C'est resté un de mes compositeurs préférés. Récemment j'ai réécouté "Le Sacre du printemps", et j'ai eu l'impression d'entendre de la pure techno anarchique.

- Le sportif auquel tu pourrais t'identifier ?
Djamel Bouras, le champion de judo. D'abord parce que j'en faisais quand j'étais gamin, et puis parce qu'il est seul contre tous, et qu'il utilise son temps d'accès aux médias pour faire passer un message politique, quel qu'il soit.

- Pour quel film verrais-tu utiliser le morceau que tu as choisi pour la compilation ?
Dans une version SF de "Baise-moi", de Virginie Despentes et Coralie Trin Thi. J'aime le côté cru, brut de ce film.

- De quel disque français étais-tu fana dont tu ne te vantes pas aujourd'hui ?
Le premier album de Trust ; j'ai eu une période hard rock, mais il y a longtemps : AC/DC, Blue Oyster Cult, Thin Lizzy, Aerosmith, Black Sabbath...

- Quel people aimerais-tu utiliser dans ton clip ?
Les actrices de "Baise-moi" par exemple ; elles assurent dans le film !

- C'est quoi ton EPO ?
Officiellement, le maté bio.

- Quel est ton principal souvenir du Tour de France ?
Le morceau de Kraftwerk, bien sûr ; parce qu'à part ça... Je ne suis pas vraiment à fond dans le cyclisme, à l'inverse des excellents Black Strobe.

- La French Touch a-t-elle vraiment été une révolution ? Est-ce du passé ?
Oui ça a été une révolution ; bien sûr que c'est du passé. Je crois que la French Touch et la Nu Brit House ont précipité la fin de la house. Tout cette pseudo jazzy-deep-house est devenu une véritable musique de cafétéria, et toute cette disco filtrée est devenue de la muzak au mètre. Il n'y a plus aucun enjeu ni aucun risque dans la house.

- Pour toi, ça veut dire quoi l'après French Touch ?
C'est aujourd'hui. Il faut reconnaître qu'il y a eu plein de bons disques ; grâce à elle, les musiciens français sont respectés. Mais c'est fini. C'est normal. Comme tous les styles de musique, ça naît, ça se développe, ça explose et puis ça meurt.

- Définir le style des Micronauts en quelques mots ?
Expert et mental.
Sébastien Pruvost 12/2000 par e-mail

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